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Au tout début, tenues et équipements sont ceux du Poilu de base, fantassin ou cavalier : Brodequins à clous modèle 1917 bruyants, pantalons-culottes et bandes molletières peu pratiques, capotes encombrantes, effets de protection contre le froid inexistants : c'est dans ces conditions que beaucoup de groupes combattront tout l'hiver ! Le manque de tenues adaptées va se faire cruellement sentir et ça et là vont apparaître des tenues spéciales, plus ou moins réglementaires, voir franchement bricolées, mais non moins efficaces. Nous allons faire le tour de ces effets qui, pour la plupart, ne sont pas l'apanage des groupes francs mais ont été largement utilisés par ceux-ci. |
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La canadienne
Le paletot canadien apparaît durant le premier conflit mondial chez les conducteurs de véhicules et, entre les deux guerres, les motocyclistes en sont dotés.
Le modèle réglementaire d'alors, est en forte toile cachou, fermé par un seul rang de boutons. En décembre 1937, il est prévu de doter de canadiennes les observateurs de la Ligne Maginot, ce qui sera réalisé comme le prouvent certaines photos. Néanmoins, à cette période, la canadienne est surtout le vêtement de froid de l'officier, qui se le procure dans le commerce ou chez un maître tailleur. On la trouve alors taillée dans plusieurs tissus : croisé de coton du type employé sur l'ensemble modèle 1938, forte toile verte ou cachou, drap peigné "gabardine" kaki. Le modèle semble immuable : large col châle doublé en agneau, deux poches "chauffe-mains" de poitrine, deux poches de hanche à pattes réglementaires. Parfois, les extrémités des ouvertures sont renforcées par de petits triangles de cuir brun. Deux rangées de boutons, synthétiques et marron clair dans la majorité des cas, assurent la fermeture. Les canadiennes sont toujours doublées de mouton, en principe jusqu'à la taille. Des poignets peuvent se rencontrer en bas des manches, invisibles de l'extérieur. On observe aussi des pattes de fermeture de bas de manche et une ceinture à deux boucles en D nickelées. Des effets de coupe rigoureusement identique sont néanmoins observés dès l'hiver 1939-40 (mais ils ne proviennent que rarement de l'Intendance).
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L'ensemble en toile de coton kaki modèle 1938 |
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L'ensemble spécifique en lin imperméabilisé
Au printemps 1940 apparaît enfin une tenue spécifique répondant aux exigences des groupes francs. Elle est mentionnée dans une note du 18 mars 1940, issue du commandement en chef sur le front du Nord-est. Taillée dans la solide toile kaki des effets motorisés modèle 1935, la tenue se compose d'une blouse et d'un pantalon (en fait un pantalon culotte) assorti. La blouse est ouverte à mi-poitrine et ferme par trois boutons en plastique vert et un collet métallique au col. Elle possède un collet chevalière pouvant être maintenu relevé par une patte triangulaire. La principale caractéristique de cette blouse est la présence de multiples poches spécialisées (pour chargeurs, P.A., grenades…). Le pantalon culotte est confectionné dans la même toile. Il marque le retour à la coupe du modèle 1922, la forme flottante du pantalon golf ayant montré ses limites durant l'hiver. La caractéristique la plus notable de la culotte type groupe franc consiste en ses deux poches à grenades avec patte sur les fesses. A citer également l'existence d'un casque avec couvre casque, qui n'est autre que celui des troupes motorisées, muni de trois petits anneaux au-dessus du bourrelet de cuir pour y accrocher un couvre casque spécifique, et muni également, de chaque côté à l'intérieur, d'un passant métallique pour jugulaire simple. Pensé pour le combat, cet ensemble, blouse et culotte, détonne avec la majorité des tenues d'infanterie de l'époque, quelle que soit leur nationalité, par son avance technique. Nous sommes bel et bien en présence d'une véritable tenue de combat multipoches entièrement spécifique, et non d'une tenue de corvée plus ou moins améliorée. |
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Les tenues de camouflage de neige
Comme rien n'est prévu (hormis dans les sections d'éclaireurs skieurs (SES), et encore…), nous avons ici à faire à des bricolages au sein du groupe ou de la division. Les survêtements de camouflage se présentent essentiellement sous forme de gandouras de toile blanche, généralement munis d'une grande capuche pointue. Elles peuvent comporter des manches ou de simples fentes pour le passage des bras. Leur coupe est proche de celle du modèle défini pour les SES de la Brigade de Haute Montagne en 1940. D'autre part, tout ce qui est blanc peut servir. Au groupe franc du 2e Bataillon de Chasseurs à Pieds, par exemple, on utilise les caleçons, chemises et bonnets de nuits d'un couvent du secteur, les bandes molletières étant taillées dans des draps de lit… |
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