France 1939-40
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      Le soldat français en 1939-40  
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Les tenues de patrouille des corps-francs en 1939-1940

Au tout début, tenues et équipements sont ceux du Poilu de base, fantassin ou cavalier : Brodequins à clous modèle 1917 bruyants, pantalons-culottes et bandes molletières peu pratiques, capotes encombrantes, effets de protection contre le froid inexistants : c'est dans ces conditions que beaucoup de groupes combattront tout l'hiver ! Le manque de tenues adaptées va se faire cruellement sentir et ça et là vont apparaître des tenues spéciales, plus ou moins réglementaires, voir franchement bricolées, mais non moins efficaces. Nous allons faire le tour de ces effets qui, pour la plupart, ne sont pas l'apanage des groupes francs mais ont été largement utilisés par ceux-ci.

La chape en peau de mouton
Effet livré à partir de décembre 1939, ce type d'expédient contre le froid avait déjà été abondamment utilisé lors de la Grande Guerre.
C'est un simple rectangle en peau de mouton, percé d'un trou pour la tête et fermant sur le côté par une ou deux sangles de coton. Elle peut être composée d'une ou plusieurs peaux selon la taille de ces dernières. Souvent, elle est ourlée d'une ganse en coton blanc. Les tailles sont variables, allant de monstrueuses chapes arrivant à mi-cuisse jusqu'à de petits modèle en agneau du Béarn. Les chapes se portent peau à l'extérieur. Entre septembre 1939 et mars 1940, il en sera confectionné 348 351 exemplaires.

Corps-francs

La canadienne
Le paletot canadien apparaît durant le premier conflit mondial chez les conducteurs de véhicules et, entre les deux guerres, les motocyclistes en sont dotés.
Le modèle réglementaire d'alors, est en forte toile cachou, fermé par un seul rang de boutons. En décembre 1937, il est prévu de doter de canadiennes les observateurs de la Ligne Maginot, ce qui sera réalisé comme le prouvent certaines photos. Néanmoins, à cette période, la canadienne est surtout le vêtement de froid de l'officier, qui se le procure dans le commerce ou chez un maître tailleur. On la trouve alors taillée dans plusieurs tissus : croisé de coton du type employé sur l'ensemble modèle 1938, forte toile verte ou cachou, drap peigné "gabardine" kaki. Le modèle semble immuable : large col châle doublé en agneau, deux poches "chauffe-mains" de poitrine, deux poches de hanche à pattes réglementaires. Parfois, les extrémités des ouvertures sont renforcées par de petits triangles de cuir brun. Deux rangées de boutons, synthétiques et marron clair dans la majorité des cas, assurent la fermeture. Les canadiennes sont toujours doublées de mouton, en principe jusqu'à la taille. Des poignets peuvent se rencontrer en bas des manches, invisibles de l'extérieur. On observe aussi des pattes de fermeture de bas de manche et une ceinture à deux boucles en D nickelées. Des effets de coupe rigoureusement identique sont néanmoins observés dès l'hiver 1939-40 (mais ils ne proviennent que rarement de l'Intendance).

Le pantalon cuissard
Adopté depuis longtemps par les officiers des troupes motorisées dont l'élégante culotte mastic tolère mal le cambouis, ce type d'effet imperméabilisé conçu à l'origine pour les chasseurs (de gibier…) apparaît de manière sporadique sur le front fin 1939. Si la guerre avait continué, ce type d'effets se serait généralisé par la distribution du pantalon cuissard modèle 1940. Sorti au printemps, il s'agit d'un sur-pantalon court en croisé de coton vert olive qui ferme par une sangle en tissu identique et a pour rôle de protéger le pantalon modèle 1938 (le fameux "pantalon-golf") des ronces, barbelés et autres obstacles du no man's land. Ne connaissant aucune photo montrant le pantalon cuissard réglementaire, nous ignorons s'il a été en dotation dans les corps de troupe avant l'Armistice.
 
Les bottes de tranchées
Plus que de simples bottes, il s'agit de sur-chaussures en caoutchouc moulé, à enfiler par-dessus le brodequin, d'où la largeur démesurée de la tige. Deux sangles en toile caoutchoutée permettent de les serrer à la cheville et sur le haut de la tige à l'aide d'une boucle à ardillon et d'œillets métalliques. Le caoutchouc est gris (grenelé ou non) ou marron bordeaux. Les bottes réglementaires ne présentent pas de marque particulière mais leur forme unique ne permet aucune hésitation. De très nombreuses photos montrent l'utilisation de bottes civiles en caoutchouc moulé, très probablement fournies par l'intendance afin de suppléer au manque de bottes de tranchée, et aussi nettement plus pratiques pour la marche et la patrouille (elles permettent une approche silencieuse). Elles sont généralement noires, mais on les observe parfois de nuance claire sur les photos d'époque.
 
L'ensemble en toile de coton kaki modèle 1938
En 1938 est adopté un nouvel ensemble en toile de coton kaki. La veste bourgeron affecte la forme d'une vareuse, fermant initialement par six, puis cinq, boutons métalliques, et comportant une ceinture cousue dans le dos. Cette veste bourgeron est accompagnée d'un pantalon salopette disposant de deux poches de côté, d'une ceinture intégrée en toile et de deux pattes resserrant le bas des jambes. Les ceintures et les pattes de cheville peuvent se fermer par une boucle à passant coulant en métal verni ou par un systeme de boutons classiques en fer, en plastique ou en zinc type Equipements Militaires. Afin de prévenir sans doute le fort "succès civil" de cette tenue, une grenade comportant les lettres RF dans la bombe sera cachetée sur la manche droite et sur le côté des deux jambes. Toutefois, ce marquage est loin d'être systématique. Les premières dotations massives se font, à la mobilisation, au profit des unités régionales et constitueront parfois leur unique tenue militaire. Extrêmement pratique et formant une véritable tenue de campagne d'été, l'ensemble modèle 1938 sera largement employé dans les groupes francs.
 
L'ensemble spécifique en lin imperméabilisé
Au printemps 1940 apparaît enfin une tenue spécifique répondant aux exigences des groupes francs. Elle est mentionnée dans une note du 18 mars 1940, issue du commandement en chef sur le front du Nord-est. Taillée dans la solide toile kaki des effets motorisés modèle 1935, la tenue se compose d'une blouse et d'un pantalon (en fait un pantalon culotte) assorti. La blouse est ouverte à mi-poitrine et ferme par trois boutons en plastique vert et un collet métallique au col. Elle possède un collet chevalière pouvant être maintenu relevé par une patte triangulaire. La principale caractéristique de cette blouse est la présence de multiples poches spécialisées (pour chargeurs, P.A., grenades…). Le pantalon culotte est confectionné dans la même toile. Il marque le retour à la coupe du modèle 1922, la forme flottante du pantalon golf ayant montré ses limites durant l'hiver. La caractéristique la plus notable de la culotte type groupe franc consiste en ses deux poches à grenades avec patte sur les fesses. A citer également l'existence d'un casque avec couvre casque, qui n'est autre que celui des troupes motorisées, muni de trois petits anneaux au-dessus du bourrelet de cuir pour y accrocher un couvre casque spécifique, et muni également, de chaque côté à l'intérieur, d'un passant métallique pour jugulaire simple. Pensé pour le combat, cet ensemble, blouse et culotte, détonne avec la majorité des tenues d'infanterie de l'époque, quelle que soit leur nationalité, par son avance technique. Nous sommes bel et bien en présence d'une véritable tenue de combat multipoches entièrement spécifique, et non d'une tenue de corvée plus ou moins améliorée.
 
Le couvre casque
Le couvre casque spécifique modèle 1940 pour casque à bourrelet, qui fait partie de la nouvelle tenue constitue l'exception, car la plupart des patrouilleurs des groupes francs utilisent un couvre casque de modèle général. Adopté en 1915 puis abandonné en 1916, le couvre casque de forme Adrian connut un regain entre les deux guerres pour l'identification du parti ennemi dans les manœuvres. Il existait alors en calicot kaki ou bleu. Un modèle blanc apparut en 1915 et continua d'être utilisé dans les troupes de montagne. Pour les groupes francs, son utilité est l'atténuation des bruits causés par les chocs des branches sur le casque et la suppression des reflets sur la peinture. Les couleurs utilisées sont le kaki ou le blanc, ce dernier ayant évidemment un rôle de camouflage en terrain enneigé. Il est habituellement confectionné en deux pièces et se serre sous le pourtour du casque par un ruban de coton. Certaines variantes blanches sont de confection plus complexe, en quatre morceaux. On observe parfois des modèles non réglementaires sur les casques des groupes francs : en tricot, en toile de sac à terre, en toile blanche type drap de lit, de teinte kaki de diverses nuances, etc.
 
Les tenues de camouflage de neige
Comme rien n'est prévu (hormis dans les sections d'éclaireurs skieurs (SES), et encore…), nous avons ici à faire à des bricolages au sein du groupe ou de la division. Les survêtements de camouflage se présentent essentiellement sous forme de gandouras de toile blanche, généralement munis d'une grande capuche pointue. Elles peuvent comporter des manches ou de simples fentes pour le passage des bras. Leur coupe est proche de celle du modèle défini pour les SES de la Brigade de Haute Montagne en 1940. D'autre part, tout ce qui est blanc peut servir. Au groupe franc du 2e Bataillon de Chasseurs à Pieds, par exemple, on utilise les caleçons, chemises et bonnets de nuits d'un couvent du secteur, les bandes molletières étant taillées dans des draps de lit…
   
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L'équipement et l'armement selon les spécialités L'équipement et l'armement selon les spécialités
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